l'Institut océanographique lance sa nouvelle campagne D'ENGAGEMENT !
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L’Institut océanographique de Monaco lance sa nouvelle campagne d’engagement pour sensibiliser le public à l’importance de l’océan Austral dans la régulation du climat mondial, la préservation de la biodiversité et la santé de notre planète.
Cette démarche de communication poursuit un triple objectif : augmenter la prise de conscience autour de la fragilité de la vie sous-marine, informer le public sur les Aires Marines Protégées (AMP), leurs rôles-clefs et leurs bénéfices sur la biodiversité marine ; et encourager tout un chacun à soutenir les politiques de conservation, comme l’objectif dit « 30×30 », découlant de l’accord Kunming-Montréal*. Porteuse d’un message d’espoir, la campagne, qui met en scène des espèces emblématiques du continent blanc, interroge à travers une question claire : « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? » et propose des pistes de solutions : des Aires Marines Protégées, en vulgarisant la notion auprès du grand public.
*« L’Accord de Kunming-Montréal » : la COP15 de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) s’est clôturée le 19 décembre 2022 avec l’adoption d’un accord qui vise à enrayer la perte de biodiversité et, à terme, inverser la tendance d’ici à 2030. L’objectif visant à protéger au moins 30% des eaux terrestres et intérieures, ainsi que 30% des zones côtières et marines d’ici à 2030 (dit objectif 30×30), a été adopté avec une forte mobilisation pour que l’Océan ne soit pas sous-représenté dans les années à venir.
QU'UNE Aire Marine Protégée (AMP) ?
Une Aire Marine Protégée (AMP) :
« Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autres, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés. »
Une Aire Marine Protégée est un espace délimité en mer qui répond à des objectifs de protection de la nature (faune, flore, écosystèmes) et de développement durable d’activités économiques telles que la pêche durable et le tourisme responsable.
Constituées en réseaux efficacement conçus et gérés, les AMP forment des refuges pour la biodiversité marine, restaurent les fonctions écologiques importantes (en sauvegardant les frayères et les zones de croissance des poissons) et permettent le maintien de la production de biens et de services écosystémiques. Ce sont des investissements judicieux pour la santé de l’Océan et le développement de l’économie bleue.
LES Aires marines protégées dans les pôles
*LES AIRES MARINES PROTÉGÉES AU CHEVET DE L'ANTARCTIQUE
À ce jour, deux aires marines protégées ont réussi à voir le jour dans le cadre de la Commission sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). La première en 2009, sur le plateau sud des îles Orcades avec une surface de 96 000 km² est aussi la première aire marine internationale. La deuxième a été créée sept ans plus tard (2016) en mer de Ross, sous l’impulsion des Etats-Unis et de la Nouvelle Zélande, avec l’appui de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco pour convaincre Ses pairs de son importance. Elle couvre un peu plus de 1,5 millions de km² au sein desquels se situent plusieurs zones d’études scientifiques. Depuis, l’Union européenne, a proposé deux autres projets. L’un, présenté par la France et l’Australie, se situe dans l’est de l’océan Austral. Il se divise en trois zones et couvre 950 000 km². Le deuxième en mer de Weddell permettrait de constituer un refuge de près de 2 millions de km² pour des espèces aussi emblématiques que les manchots, les baleines, les phoques ou le krill. Enfin, c’est encore pour protéger les zones d’alimentation des manchots que l’Argentine et le Chili portent de leur côté un projet de 650 000 km² dans la péninsule Antarctique.
*OBJECTIF : PROTÉGER 4 MILLIONS DE KM2 D'OCÉAN EN ANTARCTIQUE !
Ces 3 nouvelles Aires Marines Protégées (AMP) permettraient de préserver une superficie de quatre millions de kilomètres carrés d’Océan, du jamais vu ! Deux autres, l’un en mer de Weddell (2,18 millions de km2), l’autre en Antarctique oriental (950 000 km2) sont soutenus par l’Union Européenne et 8 autres États, dont Monaco.
LE SAVIEZ-VOUS ?
A travers son action diplomatique et au travers d’échanges avec d’autres Chefs d’Etat, S.A.S. le Prince Albert II a contribué directement à la création de l’Aire Marine Protégée de la mer de Ross en 2016.
Carte des Aires Marines Protégées (AMP) de l’Antarctique officiellement désignées et en négociation. (Source : Plaidoyer pour l’Antarctique – Institut océanographique Monaco)
L'Antarctique, acteur majeur dans la régulation du climat de notre planète
Le continent blanc, sur lequel reposent près de 30 millions de kilomètres cubes de glace, détient 61% de l’eau douce terrestre.
De par sa taille et sa position sur le globe, l’Antarctique influence la circulation océanique et atmosphérique de l’ensemble de la planète, mais aussi, le cycle global du carbone.
L’océan Austral piège ainsi 40% de la totalité du CO2 atmosphérique capturé par les océans, l’entraînant vers le fond grâce à ses courant froids « telle une pompe océanique ». Il absorbe aussi de 60 à 90% de l’excès de chaleur causé par la présence de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Le pouvoir réfléchissant (albédo) de l’Antarctique renvoie une grande partie des rayons du soleil vers l’espace, limitant l’absorption de chaleur par la surface terrestre.
Crédit Photos @JC-Vinaj et @Morgane-Monneret – Expédition Antarctica 2024
*LA FONTE DES GLACIERS : UNE ACCÉLERATION INQUIÉTANTE
Ces 25 dernières années, l’Antarctique a connu une importante diminution de ses plateformes glaciaires.
L’analyse de plus de 100 000 images satellites sur cette période révèle une perte de 7 500 milliards de tonnes !
La rapide fonte des glaciers et de la calotte glaciaire est particulièrement préoccupante. Car l’Antarctique stocke environ 90 % de la glace terrestre de la planète. Si cette dernière venait à fondre complètement, le niveau de la mer augmenterait de 58 mètres !
Un scénario catastrophe qui n’est pour l’heure pas d’actualité. Mais pour les scientifiques, si de nombreux scénarios sont encore possibles, la montée de l’Océan est désormais inéluctable. Une composante peut toutefois encore influencer l’avenir de la planète : les choix politiques, économiques et sociétaux.
*UNE FAUNE TOUJOURS PLUS MENACÉE
La fonte des glaces impacte fortement la faune locale. Plusieurs espèces peuplent l’Antarctique, concentrées le long des côtes : les manchots empereurs, manchots Adélie, à jugulaire ou les manchots papous ; les phoques, Weddell, crabier, les baleines bleues, à bosse, australes, ainsi que l’orque. On croise aussi des oiseaux marins, comme l’albatros hurleur ou le pétrel géant. Sous l’eau, l’Antarctique est le territoire des poissons (légine australe et notothénie), ainsi que du krill, ce petit crustacé qui constitue la base de la chaîne alimentaire locale.
Or, certaines études prévoient la disparition de 90% des colonies de manchots empereurs d’ici à 2100 dans certaines zones du continent. A cela s’ajoute la surpêche du krill, utilisé pour la fabrication de farines animales ou dans l’industrie cosmétique.
Longtemps épargnée, l’Antarctique est aujourd’hui victime des activités humaines.
LES ACTIONS DE L'Institut Océanographique EN FAVEUR DES AMP
*PLUS D'1,5 MILLION DE VISITEURS POUR L'EXPOSITION "MISSION POLAIRE"
Plus d’un million et demi de visiteurs ont été sensibilisés à la beauté et à la fragilité des pôles à travers l’exposition « MISSION POLAIRE » présentée au Musée océanographique entre le mois de juin 2022 et décembre 2024. Le parcours proposé permet une rencontre avec les grands explorateurs qui se sont aventurés sur les pôles, les espèces qui se sont adaptées à ces milieux extrêmes, une découverte du monde des Inuits, un décryptage des secrets du pôle Nord et du pôle Sud jusqu’aux défis de la recherche scientifique polaire…
Cette immersion en 5 étapes au cœur de l’Arctique et de l’Antarctique ne se contente pas seulement d’éveiller les consciences, mais vise également à placer les visiteurs dans une démarche d’engagement. A la fin du parcours d’exposition, les visiteurs sont invités à s’engager pour la préservation de ces écosystèmes uniques en soutenant le projet de création de trois grandes Aires Marines Protégées dans l’océan Austral.
*ANTARCTICA 2024 : UN VOYAGE SCIENTIFIQUE ET D'ENGAGEMENT
Fin décembre 2023, l’Institut océanographique a réuni chercheurs et leaders économiques lors d’un voyage scientifique et d’engagement en péninsule Antarctique.
L’un des objectifs de cette mission hybride était de collecter des données scientifiques, notamment en mer de Weddell, l’un des endroits les moins explorés du continent. Des balises ont notamment été posées sur plusieurs individus de manchots Adélie et empereurs pour mieux appréhender leurs déplacements et modéliser leurs comportements. Par ailleurs, des relevés photographiques ont été réalisés par drones afin de cartographier les îles Danger en trois dimensions.
Au-delà de sa dimension scientifique, ce voyage avait pour ambition de favoriser le dialogue entre la science et le secteur privé. Des leaders économiques et politiques de divers pays ont ainsi eu l’opportunité de découvrir cette région méconnue, de mieux comprendre la double crise climatique et de la biodiversité, et de collaborer avec la communauté scientifique au sein de groupes de travail dédiés à l’élaboration de solutions concrètes pour préserver l’océan Austral et rendre leurs secteurs d’activité plus responsables.
*L'EXEMPLE DE L'ARCHIPEL DES ILES DANGER
Le 30 mai 2024, lors de la 46e Réunion consultative du Traité sur l’Antarctique en Inde, les parties présentes ont décidé à l’unanimité de désigner l’archipel des îles Danger (nord-est de la péninsule Antarctique) comme une Zone spécialement protégée de l’Antarctique (ZSPA).
Les données — biologiques, écologiques, topographiques et liées à la pollution — recueillies par des scientifiques tels qu’Antje Boetius de l’Institut Alfred Wegener et Céline Le Bohec du CNRS, ont été et continueront d’être précieuses pour la mise en œuvre et la gestion de cette ASPA. Ce point chaud de la biodiversité abrite notamment la plus grande population de manchots Adélie ainsi que des sites de reproduction pour la majorité des oiseaux marins antarctiques.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Une Zone spécialement protégée de l’Antarctique (ASPA) est une zone terrestre désignée dans le cadre du Traité sur l’Antarctique pour préserver des caractéristiques uniques de l’Antarctique, telles que des valeurs environnementales, scientifiques, historiques, esthétiques ou naturelles. Les ASPA sont créées pour protéger des écosystèmes sensibles ou des sites de recherche scientifique, et l’accès y est réglementé pour minimiser l’impact humain. Le système compte actuellement moins de 100 ASPA pour un territoire antarctique d’environ 14 000 000 km2.
*L'INSTITUT OCEANOGRAPHIQUE REJOINT L'ASOC
L’Institut océanographique s’engage, par le biais de son programme polaire, pour la protection des pôles et particulièrement l’Antarctique, qui subit une pression anthropique croissante malgré son rôle essentiel dans la régulation du climat. Certaines zones-clés de l’océan Austral doivent être protégées des activités humaines et le meilleur moyen d’y parvenir est de créer un réseau d’Aires Marines Protégées.
En mai 2023, l’Institut océanographique est ainsi devenu membre de l’Antarctic and Southern Ocean Coalition (ASOC), qui soutient activement 3 propositions d’Aires Marines Protégées soumises à la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR).
LE SAVIEZ-VOUS ?
Créée en 1982, la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) regroupe 26 États membres, plus l’Union européenne, et 10 pays observateurs. Son mandat comprend la création d’Aires Marines Protégées (AMP), la gestion des pêches et la protection de la nature pour assurer la préservation de la biodiversité marine en Antarctique.
*UN PLAIDOYER POUR L'ANTARCTIQUE
Publié en Novembre 2024, l’Institut océanographique signe son « Plaidoyer pour l’Antarctique » aux éditions Flammarion, un ouvrage qui dévoile les coulisses de l’expédition Antarctica 2024.
L’Antarctique est un géant méconnu, si éloigné que nous oublions à quel point il est indispensable à la survie de notre planète. Laboratoire scientifique à ciel ouvert, c’est aussi un exemple unique de coopération internationale. Pourtant, le changement climatique, les tensions géopolitiques et les appétits économiques mettent à mal le continent.
Ce livre, fruit de l’expédition scientifique et d’engagement Antarctica 2024 organisée par l’Institut océanographique de Monaco, a pour ambition de sensibiliser le plus grand nombre à la protection de ces contrées polaires. C’est aussi un appel au dialogue entre monde économique et monde scientifique.
*Les pôles au coeur de cycles de conférences
ENGAGEMENT DE MONACO POUR LES PÔLES
*MONACO, DES EXPÉDITIONS POLAIRES À LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
Le Prince Albert Ier, explorateur visionnaire, a ouvert la voie à la fin du XIXe siècle en organisant plusieurs expéditions en Arctique et notamment au Spitzberg, afin de mieux connaître ces milieux. Quelque cent ans plus tard, le bouleversement climatique change radicalement la donne. Après avoir découvert le pôle Nord sur les pas de Son trisaïeul et complété le chemin en Se rendant au pôle Sud, S.A.S. le Prince Albert II S’engage, convaincu que seule la coopération internationale peut sauver les pôles.
Ainsi, la Principauté de Monaco soutient-elle la recherche via le Centre Scientifique de Monaco, des projets de terrain et des actions de plaidoyer via la Fondation Prince Albert II de Monaco. Parallèlement, elle favorise le dialogue entre les experts scientifiques, les associations, les entreprises, les gouvernements et le grand public pour la conservation de l’Océan, par l’intermédiaire de l’Institut océanographique. S.A.S. le Prince Souverain S’est exprimé en faveur des pôles, en plaidant pour interdire l’usage du fioul lourd en Arctique, ou encore pour la création de nouvelles Aires Marines Protégées en Antarctique, pour ne citer que ces deux exemples.
« Il m’apparaît essentiel de remettre ces régions en lumière. Les contrées polaires ne sont pas qu’un terrain d’aventure, le domaine des scientifiques ou une nouvelle destination touristique. Elles sont le laboratoire de l’avenir de notre planète ». S.A.S. le Prince Albert II de Monaco