La plongée, un métier ?
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La plongée, un outil de travail
Plonger est un mot qui peut faire rêver, évocateur de soleil, d’eau salée et de vacances. Il peut être séduisant d’en faire une activité professionnelle, mais est-ce vraiment le métier que l’on croit ?
Dans le domaine professionnel, la plongée est un outil de travail. Être plongeur signifie exercer son activité sous l’eau, que l’on soit soudeur, démineur, sportif, photographe ou moniteur de plongée sportive et de loisirs.
En France, la plongée s’apprend généralement dans des clubs et centres du secteur associatif ou marchand (centres de plongée dirigés par des professionnels). Il faut généralement plusieurs années de pratique pour atteindre un niveau technique et une expérience suffisante pour évoluer en autonomie, en sécurité à toutes profondeurs. Si vous souhaitez en faire un métier, vous devrez ensuite choisir entre une formation de plongeur professionnel menant au métier de scaphandrier et la filière menant à la profession de moniteur de plongée. Celle-ci se pratique en tant que salarié d’un club ou d’un centre ou en tant que travailleurs indépendant ou gérant d’un centre.
Quelque soit le métier que vous exercerez sous l’eau, vous devez être titulaire d’un certificat à l’hyperbarie (CAH) spécifique à vos conditions de travail, c’est-à-dire mentionnant la nature de l’activité sous l’eau (mentions A, B, C, D) et la profondeur maximale d’intervention (classe I, II, III).
Le Certificat d'aptitude à l'hyperbarie
La pratique en milieu hyperbare est extrêmement réglementée : 3 décrets principaux (*) ont codifié (articles R4461-1 et suivants du Code du travail ) les modalités d’intervention et de sécurité des travailleurs en milieu hyperbare.
- Le CAH mention A concerne les activités de scaphandrier (opérations de génie civil, travaux maritimes, pétroliers ou industriels).
- Le CAH mention B concerne les activités sous-marines, pour les travailleurs dont la profession principale n’est pas d’effectuer des travaux sous-marins, mais qui pratiquent leurs métiers en immersion (moniteurs de plongée, océanographes, biologistes, archéologues, photographes, cameramen, aquaculteurs, etc.).
- Le CAH mention C regroupe les activités d’hyperbariste médical pour le personnel affecté à la mise en œuvre des installations hyperbares médicales comme les médecins, les infirmières, etc.
- Le CAH mention D regroupe les autres activités, notamment celles du personnel intervenant en milieu hyperbare sans immersion (soudeur et tubiste, plongeur en simulation expérimentale en milieu sec, domaine aéronautique…).
* Décret 90-227 du 28/03/1990 ; Décret n° 2011-45 du 11/01/2011 dit « Décret hyperbare » ; Décret modificatif n°2020-1531du 10/12/2020
Travailler en milieu hyperbare
Les plongeurs professionnels ou scaphandriers sont généralement des titulaires d’une qualification technique (CAP de soudeur, mécanicien, électricien ou autres) ayant ensuite suivi une formation spécifique pour obtenir le certificat d’aptitude à l’hyperbarie (CAH).
Ils peuvent intervenir en milieu subaquatique pour effectuer des opérations de génie civil ainsi que des travaux maritimes, hydrologiques et portuaires. Ces formations spécifiques sont assurées notamment par l’Institut national de plongée professionnelle (INPP). Souvent onéreuses, les formations peuvent être prises en charge par divers organismes d’État. Certaines entreprises recrutent plutôt des personnes ayant une formation technique dans le domaine qui les intéresse (bâtiment, mécanique, etc.) et leur font suivre la formation hyperbare le cas échéant.
La plongée sportive et de loisirs
- Les diplômes permettant d’exercer comme moniteur de plongée sont délivrés par le Ministère chargé des sports.
Depuis 2011, le principal diplôme menant à la fonction de moniteur de plongée est le Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (DEJEPS) : mention « plongée subaquatique » de niveau E4 jusqu’en 2017 puis mention « Activités de plongée subaquatique » de niveau E3 avec réduction des prérogatives.
La possession du DEJEPS atteste des compétences à gérer une structure de plongée proposant les accompagnements en plongée en scaphandre à l’air et au nitrox en milieu naturel ou artificiel et entre 0 et 40 mètres de profondeur.
Depuis 2017 un Certificat complémentaire « Plongée profonde et tutorat » permet au titulaire d’un DEJEPS d’étendre ses prérogatives à la zone 40-60 mètres et d’encadrer des moniteurs stagiaires en formation.
Il existe également un brevet professionnel de la jeunesse de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS) spécialité « éducateur sportif » mention « plongée subaquatique » décliné en deux options.
- L’option A « en scaphandre » permet l’enseignement de 0 à 20 mètres et l’encadrement de 0 à 40 mètres sous l’autorité d’un moniteur titulaire a minima d’un Brevet d’Etat ou d’un DEJEPS. Cette option permet également l’encadrement de la randonnée subaquatique en autonomie.
- L’option B « sans scaphandre » permet professionnellement et en autonomie l’encadrement, l’enseignement et l’entraînement en plongée subaquatique sans scaphandre. Ces interventions visent notamment les activités d’apnée, de pêche sous-marine, de nage avec palmes, de randonnée subaquatique, de nage en eaux vives, de hockey subaquatique, de tir sur cible etc…
Le Diplôme d’État supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport mention « plongée subaquatique » (DESJEPS, qualification de niveau II) est quant à lui un niveau d’expertise qui atteste d’une qualification professionnelle en matière de d’aménagement et de gestion de sites de plongée subaquatique :
- Expertises techniques, pédagogiques et environnementales en plongée subaquatique
- Direction technique des activités de plongée subaquatique ; encadrement et formation de tous niveaux, dans tous milieux
- Tutorat des stagiaires
- Fonctions logistiques et actions de formation de formateurs. Accessible aujourd’hui uniquement par la voie de la VAE
Pour tous ces diplômes, un permis bateau et une attestation de « premiers secours » sont requis et
· pour s’inscrire en formation de BPJEPS option A ou DEJEPS : niveau minimal de Plongeur autonome à 40 mètres (un niveau supérieur peut être demandé par certains organismes de formation).
· Pour l’option B « sans scaphandre » du BPJEPS, l’inscription nécessite d’être titulaire d’une qualification attestant d’une compétence à initier, enseigner ou entraîner une activité de plongée subaquatique « sans scaphandre » (hors randonnée subaquatique) comme par exemple moniteur ou entraineur d’apnée.
Pour préparer à ces niveaux renseigner vous dans l’une des nombreuses écoles de plongée françaises (ANMP, FFESSM, FSGT, SNMP). Toutes délivrent des certifications équivalentes et reconnues par le ministère chargé des sports.
Deux pages dédiées à la filière professionnelle et à la règlementation sont disponibles sur le site du syndicat de professionnels des moniteurs de plongée l’Association nationale des moniteurs de plongées (ANMP). www.anmp-plongee.com
La plongée scientifique
La plongée subaquatique à vocation scientifique désigne toute plongée en milieu aquatique marin ou continental dont le but est le recueil de données, d’échantillons ou d’informations à des fins de recherche ou d’enseignement. Elle concerne toutes personnes dont la profession principale n’est pas d’effectuer des travaux subaquatiques en permanence, mais pouvant avoir besoin de s’immerger occasionnellement ou régulièrement pour pratiquer leurs recherches. C’est la raison pour laquelle la plongée scientifique relève de la mention B, du certificat d’aptitude à l’hyperbarie (CAH), généralement un CAH de classe IB suffit.
Depuis 1979, COLIMPHA, l’association française des plongeurs scientifiques, œuvre pour que les scientifiques reçoivent des formations adaptées à leurs besoins dans le cadre de leurs travaux de recherche. Elle a mis en place des stages de formations actuellement gérés par l’Institut national des sciences de l’univers (INSU). Sous l’égide de celui-ci, plusieurs structures sont chargées d’organiser ces formations, généralement destinées à des scientifiques déjà en poste dans des organismes de recherche.
Il existe aussi, depuis 1999, un Comité National de la Plongée Scientifique (CNPS) en charge de la promotion de l’information sur la plongée scientifique. Ce comité inter-organismes regroupe l’ensemble des établissements publics de recherche et d’enseignement utilisant la plongée comme outil scientifique.
La plongée militaire
L’armée propose différents contrats d’engagement : des contrats courts d’un à trois ans ou des contrats longs de huit à dix ans (renouvelables). Une fois recruté, le personnel suit une formation initiale propre à son corps d’armée puis une formation spécifique selon le métier choisi. Pour ceux qui veulent devenir plongeurs, la sélection reste difficile. La formation est assurée par l’école militaire de plongée de Saint-Mandrier dans le Var.
Le plongeur-démineur dans la Marine nationale recherche et neutralise les engins explosifs détectés en mer, et aussi dans les ports, sur les terrains militaires ou sur les plages. En dehors de son activité de déminage, il doit aussi effectuer divers travaux subaquatiques comme la soudure.
Depuis 2002, la Marine nationale recrute par candidature directe des volontaires pour la spécialité plongeur-démineur et a mis en place récemment une formation préparatoire aux métiers de plongeur de bord et plongeur démineur de la Marine Nationale au Lycée Simone Weil de Conflans-Sainte-Honorine. Celui-ci est accessible à toute personne âgée de 18 ans et titulaire d’un baccalauréat et permet de signer un contrat d’un an avec la Marine nationale pour être plongeur, voire, pour les plus performants, plongeur-démineur.