1951, Arctique. Sous un beau ciel bleu, l’ethnologue et géographe Jean Malaurie regarde un nouveau-né dormir paisiblement contre le dos de sa mère.
Nu sous le grand capuchon de l’amauti, le manteau traditionnel des femmes inuites, le petit semble bien au chaud. Et cela vaut mieux, la température ambiante avoisinant les… -30 °C !
Illustration Sciencetips |
Chaussons et moufles inuits en peau de phoque, à voir dans l’exposition « Mission Polaire » au Musée océanographique de Monaco. Objets issus de la Collection Jean Malaurie / Institut océanographique. |
Mais comment ce peuple parvient-il à vivre dans cette nature implacable ? Plus que cela même : à aimer ce désert aux températures polaires ?
Eh bien, ils ont avant tout un mode de vie adapté. Ils consomment une nourriture très riche en graisse (poissons, phoques, baleines…) et s’habillent de façon à résister au froid : des vêtements de peau des pieds à la tête (moufles, gants et amples pantalons), de la fourrure autour de la capuche pour protéger le visage, ou encore l’ingénieux amauti permettant aux femmes de porter et d’allaiter leurs enfants en conservant les mains libres.
Mais ce n’est pas tout. Les Inuits ont ça dans leurs gènes, littéralement ! Ils auraient en effet hérité de gènes des Dénisoviens, une espèce ayant vécu entre un million et 40 000 années avant notre ère, principalement en Asie, en Chine et en Sibérie.
Calotte glacière du Groenland, image satellite, 2005, photo : NASA |
Femmes et enfant inuits, elles portent un amauti, 1999, photo : Ansgar Walk |
Ces Homo denisovensisse se seraient accouplés avec des Homo sapiens, laissant leurs empreintes génétiques dans le génome des Inuits modernes. Plus spécifiquement, deux gènes situés sur le chromosome 1 : TBX15 et WARS2. Mais à quoi servent-ils ?
TBX15 joue, entre autres, un rôle dans la quantité de graisse brune présente chez un individu. Ce tissu adipeux brun (particulièrement présent chez les nouveau-nés) brûle les lipides pour produire de la chaleur (au lieu de les stocker, comme la graisse blanche).
Cette chaleur est ensuite dissipée dans tout le corps, ce qui permet de maintenir une température corporelle à 37 °C.
Illustration Sciencetips |
Perte de glace de la calotte glacière du Groenland de 2003 à 2020, illustration Sciencetips d’après les images satellites de la NASA |
Bref, ces graisses brunes agissent comme une sorte de radiateur interne. Un atout, bien pratique, que Jean Malaurie aurait sûrement aimé avoir durant ses nombreuses explorations arctiques !
"Icebergs, icebergs, cathédrales sans religion de l'hiver éternel." - Henri Michaux -
2018, Groenland. Les habitants de la petite île d’Innaarsuit regardent avec inquiétude un immense iceberg, de plus de 100 m de haut sur 200 m de large, s’approcher lentement du port. Il faut évacuer au plus vite. Si un morceau venait à se détacher, c’est un tsunami qui pourrait submerger le village !
L’iceberg qui a longé l’île d’Innaarsuit, Groenland, 2018, capture d’écran |
Icebergs au Groenland, 2014, photo : Lurens |
Les habitants d’Innaarsuit ont pourtant l’habitude : des icebergs, ils en voient passer régulièrement. Un tel colosse si près du rivage, c’est cependant une nouveauté. Mais d’où provient-il ? |
Le Groenland est recouvert d’une épaisse couche de glace : 1,7 million de km2 pour une épaisseur maximale d’environ 3 000 m. Cette calotte glaciaire (on parle de « l’inlandsis groenlandais ») s’est formée par accumulation de neige il y a plusieurs milliers d’années. |
Calotte glacière du Groenland, image satellite, 2005, photo : NASA |
Fonte de la calotte glacière et élévation du niveau de la mer, illustration Sciencetips d’après un schéma extrait de l’ouvrage Au cœur des mondes polaires, de Robert Calcagno |
Chaque année, la région reçoit normalement plus de neige qu’elle n’en perd. Avec le temps, cette dernière se tasse, expulsant l’air qu’elle renferme, jusqu’à se transformer en glace.
Sous son propre poids, le glacier s’écoule ensuite lentement vers la mer. Les intempéries et les tensions au sein de la glace provoquent des cassures, ce qui produit… des icebergs.
Le problème, c’est qu’avec le réchauffement climatique, les chutes de neige ne compensent plus les pertes de glaces. Résultat, la calotte du Groenland fond. Et rapidement ! En l’espace de 20 ans, elle a ainsi perdu… 4 700 milliards de tonnes de glace. Et contrairement à la banquise, composée d’eau de mer, la calotte glaciaire est composée d’eau douce. Sa fonte contribue donc à faire monter le niveau des océans.
En fait, les scientifiques ont estimé que la disparition totale de la calotte du Groenland ferait grimper le niveau marin de 7,2 m.
Perte de glace de la calotte glacière du Groenland de 2003 à 2020, illustration Sciencetips d’après les images satellites de la NASA |
Trajectoire de l’iceberg à la dérive près des côtes de l’île d’Innaarsuit, Groenland, juillet 2018, images satellites, photo : Observatoire de la Terre de la NASA, Joshua Stevens |
Et ça, évidemment, ça risque d’avoir des conséquences désagréables : immersion des régions côtières impliquant la salinisation des nappes d’eau douce continentales, perte de la biodiversité, augmentation du nombre d’évènements extrêmes, et… des icebergs géants dans les ports. Fort heureusement, pour les habitants d’Innaarsuit, celui-ci est passé sans faire de vague ! |
Un exemple à suivre pour protéger la biodiversité de la Méditerranée
De retour sur nos côtes après 30 ans d'efforts...
Mâle ou femelle ? Les deux ! Un peu de biologie...
Le mérou brun vit entre la surface et 50 à 200m de profondeur, aussi bien dans l’océan Atlantique (des côtes marocaines à la Bretagne) que dans toute la Méditerranée. Il est aussi présent au large du Brésil et de l’Afrique du Sud, mais les chercheurs se demandent s’il s’agit d’une population homogène ou de sous-populations distinctes. Le mystère reste aujourd’hui entier !
Un jeune mérou brun sous son rocher. Crédit: Nicolas Robert.Un jeune mérou brun sous son rocher. Crédit: Nicolas Robert.
Régulateur et indicateur de l’état du milieu marin
Super-prédateur situé en haut de la chaîne alimentaire, le mérou chasse ses proies (céphalopodes, crustacés, poissons) à des niveaux trophiques inférieurs, jouant ainsi le rôle de régulateur et contribuant à l’équilibre de l’écosystème. Il est aussi un indicateur de la qualité du milieu. L’abondance de mérous traduit le bon état de la chaîne alimentaire qui le précède, la présence d’une nourriture riche et l’expression d’une pression de braconnage et de pêche modérée. Du fait de sa valeur commerciale très élevée, le mérou brun reste très recherché par les pêcheurs et les chasseurs sous-marins dans toute sa zone de distribution. Ses effectifs étant en fort déclin, il est classé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dans la catégorie des espèces vulnérables.
Le saviez-vous ?
8 espèces de mérous sont présentes en Méditerranée. Parmi les 6 espèces observées à Monaco, le mérou brun Epinephelus marginatus est le plus fréquent, puis vient l’impressionnant cernier, encore appelé mérou d’épave Polyprion americanus. Le mérou canin Epinephelus caninus, la badèche Epinephelus costae, le mérou blanc Epinephelus aeneus, le mérou royal Mycteroperca rubra sont beaucoup plus discrets.
La protection du mérou, ça marche !
La raréfaction de ce poisson a conduit la France et la Principauté de Monaco à adopter, dans le cadre des conventions internationales (Berne, Barcelone), des mesures de protection fortes. Le moratoire instauré en France continentale et en Corse depuis 1993 interdit la chasse sous-marine et la pêche à l’hameçon. Les études de terrain montrent l’efficacité de ces mesures de protection : de jeunes mérous sont maintenant présents sur toutes les côtes, dans les réserves marines les populations se sont reconstituées. Mais ce retour reste très fragile. Le moratoire doit être examiné tous les 10 ans. L’avenir du mérou se jouera donc en 2023. Si la chasse devait de nouveau être autorisée, plus de 30 ans d’efforts pourraient être balayés en quelques semaines !
A Monaco, l’Ordonnance Souveraine de 1993, renforcée par l’ordonnance de 2011 interdit toute pêche et assure la protection du mérou brun ainsi que du corb, une autre espèce vulnérable. Grâce à cette protection spécifique, à la Réserve du Larvotto ainsi qu’à la présence d’habitats très propices et d’une nourriture foisonnante, le mérou brun abonde de nouveau dans les eaux de la Principauté de Monaco, notamment au pied du Musée océanographique.
Le saviez-vous ?
Pourquoi trouve-t-on encore des mérous bruns sur les étals des poissonniers ? Tout simplement parce que l’usage du filet, pour les capturer, reste autorisé. Des spécimens importés de zones non soumises à réglementation peuvent aussi être proposés à la vente. A nous consommateurs d’éviter d’acheter les espèces menacées !
La principauté aux petits soins pour les mérous
Depuis 1993, sous le contrôle de la Direction de l’Environnement, l’Association Monégasque pour la Protection de la Nature, assistée du Groupe d’Etude du Mérou, réalise un inventaire régulier des mérous dans les eaux monégasques, de la surface à 40 m de profondeur, auquel s’associe naturellement les plongeurs du Musée océanographique. D’année en année, les effectifs observés progressent (15 individus en 1993, 12 en 1998, 83 en 2006, 105 en 2009, 75 en 2012). Les grands spécimens de 1.40 m sont maintenant nombreux et des juvéniles de toutes tailles sont observés sur les petits fonds.
Le musée océanographique se mouille aussi...
Le Musée vient aussi à la rescousse des spécimens en difficulté que lui confient pêcheurs ou plongeurs, comme cela a été le cas fin 2018, avec plusieurs individus atteints d’une infection virale, déjà observée par le passé à plusieurs reprises en Méditerranée en Crète, Lybie, Malte, et Corse. Avec le Centre Monégasque de Soins des Espèces Marines créé en 2019 pour soigner les tortues et les autres espèces, ces intervention sont aujourd’hui facilitées. Les mérous soignés regagnent la mer être au sein des zones protégées comme la Réserve sous-marine du Larvotto. Retrouvez la vidéo du lâcher du jeune mérou « Enzo ».
Le merou, star de toujours à l'aquarium
Nombreux sont les visiteurs à découvrir cette espèce patrimoniale au Musée océanographique. Cela ne date pas d’hier, puisque l’Aquarium, alors dirigé par le Docteur Miroslav Oxner en présentait déjà en 1920 ! L’un deux, aujourd’hui conservé dans les collections du Musée, y a vécu plus de 29 ans. 4 espèces différentes (badèche, mérou brun, blanc et royal) sont aujourd’hui visibles dans la partie dédiée à la Méditerranée totalement rénovée.
Si le mérou intrigue les visiteurs, il inspire également les artistes ! De nombreux objets à son effigie, œuvres d’art ou objets manufacturés, trônent dans les collections de l’Institut océanographique !
En 2010, un mérou du Musée servit de modèle à la réalisation du billet de banque de 100 Reais émis par la Banque Centrale du Brésil, toujours en circulation aujourd’hui, et la Principauté lui a même consacré un timbre-poste en 2018 !
Un atout de l’économie bleue, du tourisme et de la pêche...
Les touristes plongeurs viennent de loin pour observer la faune sous-marine et une plongée « réussie » est souvent celle durant laquelle le mérou brun a été observé ! Plusieurs études montrent qu’un mérou vivant rapporte, durant son existence, infiniment plus d’argent que s’il est capturé pour être consommé !
Le mérou brun s’épanouit particulièrement dans les aires marines protégées (AMP) qui, gérées de manière effective, procurent d’importants bénéfices en matière de conservation de la biodiversité et de développement économique. En protégeant et en restaurant les habitats critiques (voies de migration, refuges contre les prédateurs, frayères, zones de croissance), les AMP concourent à la survie des espèces sensibles comme le mérou brun. Les adultes et les larves de différentes espèces vivant au sein d’une AMP peuvent aussi la quitter et coloniser d’autres zones, c’est le Spillover. Quand les œufs et les larves produits dans l’AMP dérivent en dehors, on parle de Dispersal. Les espèces à haute valeur marchande (mérou brun, langouste, corail rouge) parcourent ainsi des distances considérables, procurant des bénéfices écologiques et économiques dans des zones éloignées ! Les mérous bruns adultes s’écartent d’un kilomètre hors des limites de l’AMP. Les larves, quant à elles, parcourent plusieurs centaines de killomètres !
Certaines espèces de corail font l’objet d’études pour mieux comprendre la calcification ou la propagation de maladies, d’autres sont étudiés pour leurs molécules qui protègent du soleil ou du vieillissement. Les coraux sont à la base de nombreuses recherches pour trouver les médicaments ou le soins cosmétiques de demain ou comprendre comment se forme certaines maladies.
Les récifs coralliens ont un rôle important écologique important. Souvent dans des eaux peu riches en phytoplancton, source de la chaine alimentaire marine, ils offrent de véritable oasis de vie en plein désert océanique. De plus ils assurent aussi une barrière naturelle idéale contre les cyclones, les tempêtes et l’érosion car ils absorbent la puissance des vagues.
Les récifs coralliens : une oasis de vie
Bien qu’ils couvrent à peine 0,2 % de la surface des océans, les récifs coralliens abritent 30 % de la biodiversité marine ! Pour les poissons et autres animaux marins, les coraux sont de véritables abris contre les prédateurs, mais aussi une zone de reproduction et de nurseries pour de nombreuses espèces. Ce sont les socles essentiels de la vie marine des tropiques.
Les récifs coralliens assurent grâce à la pêche, la subsistance directe à 500 millions de personnes dans le monde et les récifs protègent les côtes plus efficacement que n’importe quelle construction humaine de la houle et des tsunamis.
En savoir plus :
- Les récifs coralliens par Jean Jaubert, biologiste marin et ancien directeur du Musée océanographique
Un atout majeur pour le tourisme
Atout majeur du tourisme, ils génèrent une part importante des revenus économiques des régions tropicales qui les abritent. Des bénéfices nets annuels de plusieurs millions voire milliards d’euros par an. Australie, Indonésie, Philippines, plus d’une centaine de pays bénéficient de ce « tourisme récifal ».
Perspectives médicales
Hommes et coraux ont un patrimoine génétique commun. Etudier le corail et les molécules qu’ils fabriquent, offre de nombreuses perspectives pour la santé humaine ou animal. Le génome, ensemble du matériel génétique du corail Acropora possède 48 % de correspondances avec celui d’un être humain. Alors que ce dernier ne partage que 8 % de correspondances avec la drosophile, une mouche utilisée par les laboratoires comme modèle pour les travaux génétiques ! Cela représente des perspectives incroyables pour la recherche médicale !
En savoir plus :
- Les récifs coralliens par Jean Jaubert, biologiste marin et ancien directeur du Musée océanographique
- Pourquoi les coraux n’attrapent-ils pas de coups de soleil ? par John Malcolm Shick, professeur de zoologie et d’océanographie
- Why don’t Corals Get sunburned? by John Malcolm Shick, Professor of Zoology and Oceanography
- Les fiches corail de l’Institut
La réponse est oui ! Plusieurs milliers de baleines évoluent dans les eaux méditerranéennes. Il n’est d’ailleurs par rare d’apercevoir leur souffle au loin, lors de traversées vers la Corse, par exemple. Mais attention : les activités humaines sont sources de perturbations pour ces mammifères géants. Il est donc très important de tout faire pour préserver leur tranquillité.
On recense près d’une vingtaine d’espèces de mammifères marins en méditerranée, dont 8 sont considérées comme communes, cachalot et rorqual commun bien sûr, mais aussi dauphins (commun, bleu et blanc, de Risso, Grand Dauphin), globicéphales noirs, ziphius. D’autres espèces sont observées de manière très occasionnelle comme le petit rorqual, l’orque, la baleine à bosse et très récemment une jeune baleine grise !
Cachalot Physeter catodon
Des fanons ou des dents ?
Dans le langage courant, on a tendance à parler de « baleines » pour tous les grands cétacés. Or seuls les « cétacés à fanons » (mysticètes) sont réellement des baleines.
Le rorqual commun (jusqu’à 22 mètres et 70 tonnes) est le principal cétacé à fanons de Méditerranée.
Il y côtoie de nombreux « cétacés à dents » (odontocètes), dont le plus grand représentant est le cachalot (jusqu’à 18 mètres et 40 tonnes).
Malgré sa stature imposante, ce dernier n’est donc pas à proprement parler une baleine, et fait partie du même groupe que les orques, les dauphins ou les globicéphales.
Un géant des mers
Le rorqual commun est le deuxième plus grand mammifère au monde, juste derrière la baleine bleue !
Même si on a encore du mal à évaluer avec précision la taille de sa population (car les individus se déplacent sans cesse et plongent régulièrement), on estime qu’un millier d’individus vivent dans la zone protégée du Sanctuaire Pelagos, dont l’objet est la protection des mammifères marins en Méditerranée occidentale sur un vaste territoire comprenant les eaux françaises, italiennes et monégasques.
Le rorqual commun se nourrit principalement de krill, de petites crevettes qu’il piège dans ses fanons en grande quantité.
Rorqual commun Balaenoptera physalus
Des risques de collision
Les rorquals communs peuvent vivre jusqu’à 80 ans, si leur trajectoire ne rencontre pas celle des navires rapides fréquents en été, qu’il leur semble difficile d’éviter lorsqu’ils respirent en surface.
Comme pour les cachalots, les collisions constituent un vrai danger et un risque de mortalité avéré. D’où l’intérêt de développer des techniques en partenariat avec les compagnies maritimes pour informer les navires de la présence des cétacés en temps réel, équiper les bateaux de détecteurs et prévenir ainsi les collisions avec ces grands mammifères.
Découvrez les différentes espèces de mammifères marins du Sanctuaire Pelagos.
Rorqual commun Balaenoptera physalus
6 tortues marines sont présentes en Méditerranée
La Méditerranée totalise 46 000 km de côtes et couvre 2,5 millions de km2 soit moins d’1 % de la surface totale des océans. Bien connue comme hotspot de la biodiversité mondiale, elle accueille six des sept espèces de tortues marines.
La tortue caouanne Caretta caretta est la plus commune, suivie par la tortue verte Chelonia mydas puis la tortue luth Dermochelys coriacea, connue pour être la plus grande tortue du monde.
Plus rares, la tortue de Kemp Lepidochelys kempii et la tortue imbriquée Eretmochelys imbricata n’ont été observées que quelques fois en Méditerranée à ce jour.
En 2014, une tortue échouée a été formellement identifiée en Espagne. Il s’agit de la tortue olivâtre Lepidochelys olivacea.
Une répartition géographique inégale
On trouve les tortues caouannes, vertes et luth dans l’ensemble de la Méditerranée, mais leur répartition est inégale selon l’espèce et la période de l’année.
La caouanne occupe tout le bassin mais semble plus abondante en partie ouest, de la mer d’Alboran aux îles Baléares. On la retrouve également au large de la Libye, de l’Égypte et de la Turquie.
La tortue verte se concentre plus à l’est, dans le bassin levantin. Elle apparaît aussi en mer Adriatique et plus rarement dans la partie occidentale de la Méditerranée.
La tortue luth est observée en haute mer dans tout le bassin, avec une présence plus marquée en mer Tyrrhénienne, en mer Égée et autour du détroit de Sicile.
Seulement deux espèces se reproduisent en Méditerranée !
La tortue caouanne et la tortue verte sont les seules à se reproduire en Méditerranée, essentiellement dans la partie orientale. Pour la caouanne, les sites sont localisés en Grèce, Turquie, Libye, Tunisie, Chypre et dans le sud de l’Italie.
Ces dernières années, des pontes sont observées à l’ouest du bassin, le long des côtes espagnoles, en Catalogne, mais aussi en France, en Corse ou dans le Var !
En 2006, à Saint-Tropez, le nid d’une caouanne avait malheureusement été détruit par de fortes pluies. A Fréjus en 2016, quelques nouveaux nés avaient pu rejoindre la mer grâce à une surveillance étroite par les équipes du Réseau tortues marines de Méditerranée française (RTMMF).
A l’été 2020, ce sont deux nouveaux nids à Fréjus et à Saint-Aygulf, qui font la une de l’actualité, d’autant que plusieurs dizaines de bébés tortues sont nés !
Qu'en disent les scientifiques ?
Du point de vue scientifique, il est trop tôt pour tirer des conclusions sur le « pourquoi » de ces pontes.
Les femelles sont-elles plus nombreuses à faire des nids dans cette zone, la plus au nord pour la ponte des caouannes ? La pression d’observation de la part des usagers de la mer est-elle plus grande ? Est-ce une conjonction de plusieurs phénomènes ?
Difficile à dire… Il semble assez clair cependant que la société civile est de plus en plus au fait de la présence des tortues et – espérons-le – plus concernée par le devenir de ces animaux patrimoniaux et fragiles.
Si les tortues viennent pondre sur nos plages, il nous revient de leur laisser un peu espace, de créer moins de dérangement la nuit et d’adapter les éclairages de plage qui peuvent dissuader les femelles et désorienter les juvéniles.
Les caouannes naissent parfois loin de nos côtes
Les analyses génétiques le prouvent : les caouannes observées en Méditerranée ne naissent pas toutes en Méditerranée !
A peu près la moitié d’entre elles verraient le jour dans l’océan Atlantique sur les côtes de Floride, Géorgie, Virginie ou au Cabo Verde. Elles naissent sur ces plages éloignées, puis pénètrent en Méditerranée via le détroit de Gibraltar pour se nourrir et, une fois adultes, retournent sur la plage de leur naissance en Atlantique pour y pondre à leur tour.
La situation des tortues vertes est différente. Toutes celles qui vivent en Méditerranée y sont nées. Leur population est donc génétiquement isolée, sans aucune connexion avec les autres populations de tortues vertes présentes ailleurs dans le monde.
Une présence récente en Méditerranée
Jusqu’à la fin de la dernière grande glaciation, il y a 12000 ans, les conditions climatiques trop froides régnant en Méditerranée ne permettaient pas aux tortues caouannes de s’installer ou de se nourrir, et encore moins de se reproduire.
L’incubation des œufs n’est possible que si une température de 25°C est maintenue durant un minimum de 60 jours. Ce n’est que lorsque les températures se stabilisèrent à des niveaux proches de la climatologie actuelle que les tortues caouannes de l’Atlantique, qui s’étaient maintenues dans des zones plus chaudes durant la glaciation, purent coloniser la Méditerranée.
Leur présence en Méditerranée est donc – relativement – récente.
Combien de tortues en Méditerranée ?
Difficile de répondre à cette question ! Il n’existe aucun moyen technologique permettant de comptabiliser en instantané toutes les tortues marines présentes sur un espace maritime aussi grand, d’autant que ces grands migrateurs évoluent sans cesse d’une zone à l’autre.
Connaître l’abondance des tortues est un axe prioritaire de la recherche scientifique visant la conservation des tortues marines en Méditerranée. C’est l’une des nombreuses conclusions du récent rapport de l’IUCN qui donne par ailleurs quelques estimations : il y aurait entre 1.2 et 2.4 millions de tortues caouannes en Méditerranée et les tortues vertes seraient entre 262 000 et 1 300 000 ; des fourchettes extrêmement larges dues à la difficulté des recensements.
Si compter les individus en mer est illusoire, il est possible en revanche de suivre le nombre de femelles venant pondre, plage par plage, année après année. Près de 2 000 caouannes viendraient ainsi pondre à terre, principalement dans le bassin levantin (Grèce, Turquie, Chypre et Libye).
Bonne nouvelle, les pontes sont de plus en plus nombreuses ! Sur une vingtaine de sites de références, la moyenne annuelle est passée de 3 693 nids par an avant 1999 à 4 667 après les années 2000, soit une augmentation de plus de 26 % ! Idem pour les tortues vertes. Sur 7 sites références à Chypre et en Turquie, la moyenne annuelle de nids est passée de 683 à 1 005 entre avant 1999 et après 2000, soit + 47 % !
Ces tendances très positives démontrent que les efforts de conservation payent et méritent d’être poursuivis et amplifiés.
Que dit l'UICN sur les tortues de Méditerranée ?
Ce nouveau rapport apporte un éclairage nouveau sur les sites clefs de nidification, d’alimentation et d’hibernation des tortues de Méditerranée.
Il propose aussi aux gestionnaires, aux responsables politiques et au grand public une série de recommandations et d’actions à l’échelle du bassin.
Ce nouveau rapport apporte un éclairage nouveau sur les sites clefs de nidification, d’alimentation et d’hibernation des tortues de Méditerranée.
Il propose aussi aux gestionnaires, aux responsables politiques et au grand public une série de recommandations et d’actions à l’échelle du bassin.
Parmi les priorités :
- Renforcer le suivi et la protection des zones de nidification
- Conserver les zones prioritaires d’alimentation et d’hibernation (par exemple au moyen d’Aires marines protégées) et préserver les couloirs migratoires saisonniers
- Réduire les prises accessoires en adaptant les techniques de pêche et en formant les pêcheurs aux bons gestes pour la remise à l’eau des spécimens capturés
- Lutter contre toutes les formes de pollutions
- Renforcer les réseaux de protection en impliquant activement chaque acteur de la société (professionnel de la mer, pêcheur, expert en conservation, chercheur, décideur politique ou simple citoyen)
- Améliorer le maillage des centres de sauvetage et de secours pour l’instant trop inégalement répartis et quasiment absents de la rive sud et est de la Méditerranée.
Thon rouge de l'Atlantique
Le thon rouge de l’Atlantique (Thunnus thynnus) vit dans l’Océan Atlantique, en Méditerranée et en mer Noire. Il se déplace en bancs et effectue d’importantes migrations pour se nourrir et se reproduire. Evoluant plutôt dans les eaux de surface, il peut plonger profondément, jusqu’à 1000 m de profondeur. Ce prédateur vorace et rapide (il est capable de pointe de vitesse de plus de 100 km par heure) se nourrit de poissons, de calamars et de crustacés pélagiques (vivant en pleine eau). Poisson des records, il peut vivre jusqu’à 40 ans ou plus, atteindre 3 m de longueur et peser 600 kg ! Situé au sommet de la chaîne alimentaire marine, ses prédateurs sont l’orque, le grand requin blanc .. et l’Homme !
En savoir plus :
Retrouvez le dossier de presse de l’IFREMER sur le thon rouge
Répartition géographique du thon rouge
Cette carte montre la distribution spatiale du thon rouge de l’Atlantique : en bleu son aire de répartition, en jaune les zones de ponte connues. Les flèches noires indiquent les principales routes migratoires (Figure adaptée de Fromentin et Powers – 2005) © Ifremer.
Le saviez-vous ?
Dans le bassin méditerranéen, le thon rouge de l’Atlantique est exploité depuis le Néolithique comme l’attestent les gravures rupestres des grottes de l’île Levanzo, près de la Sicile (photo ci-dessous, complètement à droite : il s’agit d’un thon et non d’un dauphin !).
Il est également présent sur cette pièce de monnaie gréco-hispano-carthaginoise en bronze (200 à 100 avant J.C.), originaire de Gadès ou Carthago Nova, cité grecque installée en Espagne. Coll. Institut océanographique.
Une star de la cuisine japonaise
Aujourd’hui, le thon rouge sert à confectionner des sashimis et des sushis destinés à des consommateurs amateurs de cuisine japonaise et soucieux de leur santé. Les autres thonidés (bonite à ventre rayé, germon, albacore) sont davantage utilisés dans les conserves et autres produits préparés et conservés.
Les thons rouges de qualité supérieure atteignent des records en termes de prix. En janvier 2019, à l’occasion des enchères du Nouvel An de Tokyo, un thon rouge du Pacifique (Thunnus orientalis cousin du thon rouge de l’Atlantique Thunnus thynnus) de 278 kg, pêché dans le nord du Japon, a été adjugé pour la somme incroyable de 2,7 millions d’euros!
Le thon de Méditerranée s'exporte...
A l’échelle du bassin méditerranéen, plus de 20 pays exploitent le thon rouge ce qui en fait une ressource marine hautement partagée dont la gestion ne peut être menée que dans un cadre international. Sur les 2 dernières décennies, 60% des captures ont été réalisés par la France, l’Espagne, l’Italie et le Japon, conférant à ces pays une responsabilité particulière.
L’immense majorité des thons rouges pêchés en Méditerranée par la pêche industrielle est destinée à l’aquaculture et à l’activité d’embouche qui sert à alimenter le marché japonais.
Un poisson des records
"Petit" ou "gros" ?
Sauver les récifs de coraux : de nombreuses solutions
Pour tenter de sauver les récifs coralliens, il faut agir urgemment et simultanément contre les menaces globales et locales, réduire les pollutions, protéger les zones qui sont encore en bon état, restaurer les zones dégradées, développer une économie bleue autour de certains récifs, qui les protège et les valorise. Mais il faut surtout et en premier lieu lutter contre le changement climatique !
Lutter contre le réchauffement climatique
C’est la première urgence pour ralentir le réchauffement de l’océan et limiter les épisodes de blanchissement des coraux. Pour cela, il faut réduire drastiquement les rejets de gaz à effet de serre, afin de rester en dessous de 1,5° C de réchauffement, économiser l’énergie, tendre progressivement, mais résolument, vers une économie décarbonée, utiliser davantage d’énergies renouvelables. Moins de CO2 dans l’atmosphère, c’est aussi un océan qui s’acidifie moins rapidement et un impact moindre sur les organismes qui, à l’instar des coraux, créent un squelette calcaire.
Lutter contre les pollutions
Pour en savoir plus :
Nous pouvons tous agir ! Découvrez 10 gestes, en vacances ou au quotidien, pour préserver les récifs coralliens.
Promouvoir l’économie bleue
Développer des activités économiques durables qui respectent les récifs coralliens, créent de la valeur et des emplois dans de nombreux secteurs économiques (tourisme, pêche, aquaculture, agriculture, transport maritime), c’est possible ! Parmi les principales actions à mener : l’arrêt du bétonnage du littoral, la limitation de l’étalement urbain et des constructions d’infrastructures (industrielles, touristiques) notamment dans les zones fragiles. Pour un tourisme responsable, il faut développer la plongée sous-marine respectueuse des espèces et des écosystèmes, limiter le nombre de plongeurs s’il le faut, mieux les encadrer et mieux les sensibiliser, utiliser des bouées d’ancrage. Pour une agriculture durable, la priorité est de protéger les cours d’eau (car tout arrive à la mer), arrêter la déforestation et limiter les pesticides.
Pour une pêche et une aquaculture responsable, il est urgent de mieux encadrer les pratiques et lutter contre toute forme de pêche illégale.
Protéger les récifs coralliens et les écosystèmes associés
Restaurer les récifs dégradés
Créer un Conservatoire mondial du corail
Créer une « banque » du corail, comme il existe des banques de graines. Celui initié par le Centre Scientifique et le Musée océanographique constituera une arche de Noé de 1000 espèces réparties dans les plus grands aquariums et centres de recherche du monde, avec l’objectif de préserver les souches et de les réimplanter dans des zones dévastées. Il permettra aussi d’étudier la résistance des espèces à la chaleur et de sélectionner les variétés les plus solides, une contribution importante pour leur préservation, si nous arrivons aussi à limiter le réchauffement de la planète.
En savoir plus :
Pourquoi les coraux blanchissent ?
Quand les algues sont stressées, elles sont expulsées par le corail et c’est alors que leurs tissus transparents laissent apparaître le squelette blanc. Ce stress est provoqué soit par des bactéries ou virus (les coraux sont alors malades) soit par des polluants, soit par la montée en température de l’eau de mer.
C’est ce dernier point qui inquiète les spécialistes du climat. Selon le rapport spécial « L’océan et la cryosphère face au changement climatique » publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en septembre 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur accumulée dans l’atmosphère par l’effet de serre depuis la révolution industrielle !
Les vagues de chaleur marines (comparables à nos canicules terrestres) risquent de devenir 20 fois plus fréquentes même si on maintient l’augmentation de la température atmosphérique à 2°C.
Ces vagues de chaleurs sont néfastes pour les récifs coralliens dont 90% seraient amenés à disparaître.
En savoir plus :
Les coraux appartiennent à la grande famille des Cnidaires, qui regroupent des invertébrés marins qui possèdent des cellules urticantes comme les méduses, les gorgones et les anémones de mer.
Les coraux ne vivent pas que dans les mers tropicales. Sous l’appellation corail, on retrouve différentes espèces dont certaines qui vivent en Méditerranée. Notamment le fameux corail rouge, celui dont le squelette sert à faire de magnifiques bijoux.
Les coraux vivent en solitaire ou en colonie. On distingue les coraux durs (les Scléractiniaires) dont font partie les coraux constructeurs de récifs des coraux mous qui ne possèdent pas de squelette. On trouve ces deux catégories en Méditerranée.
Le corail rouge
Le corail rouge (Corallium rubrum) est reconnaissable à la couleur rouge vif de son squelette contrastant avec ses petits polypes blancs qui agitent inlassablement leurs tentacules.
On le trouve spécifiquement en mer Méditerranée et en Atlantique ouest (du sud du Portugal au Cap-Vert) où il vit généralement fixé au plafond des grottes ou sur des tombants. Il grandit très doucement, de quelques millimètres par an.
C’est sa couleur vive, qui garde son éclat même hors de l’eau, qui a fait sa réputation et lui vaut son emploi dans la confection de bijoux ou la réalisation d’objets.
Largement pêché, avec des méthodes destructives il a failli disparaitre. Sa pêche est aujourd’hui règlementée et surveillé de près, mais il reste encore très convoité par des pêcheurs.
Les tombants à coralligène
On trouve ces grandes structures entre 30 et 100 mètres sous l’eau. Des espèces fixées comme les gorgones, les éponges ou les coraux noirs captent pour se nourrir les particules et microorganismes qui sont dans les courants. Ces animaux qui possèdent des squelettes calcaires, siliceux ou cornées participent à la construction et à la consolidation du tombant.
Les coraux solitaires en Méditerranée
Il existe plusieurs espèces de coraux solitaires en Méditerranée aux noms particulièrement évocateurs comme le corail jaune du joli nom de bouton d’or, les dents de cochons (espèces Balanophyllia) ou dents de chiens (espèces Caryophyllia). Ils vivent fixés sur les rochers de la surface à près de 1000 mètres pour certaines espèces. De quelques centimètres de diamètres à 2 à 4 centimètre de haut, certains comme les Dent de cochons ont leurs tentacules plutôt courts, alors que les coraux Dents de chiens sont reconnaissables à leurs longs et nombreux tentacules terminés par un petit bouton qui se gonfle et se dégonfle.
Les coraux constructeurs de récifs
Les coraux mous
On trouve aussi des coraux mous (dépourvus de squelette calcaire) que l’on peut confondre avec les animaux de mer. Certains sont coloniaux et forment des tapis étalés sur les rochers alors que d’autres sont solitaires.
En savoir plus :
- Fiche thématique : Les coraux scléractiniaires de Méditerranée par Christine Ferrier Pagès
- Référence des espèces marines : Site DORIS
- Fiches corail de l’Institut
La reproduction sexuée
Les coraux se reproduisent, comme tout animal, de manière sexuée. Il existe des polypes mâles qui produisent des gamètes mâles (les spermatozoïdes) et des polypes femelles qui produisent des gamètes femelles (les ovules). Les coraux qui vivent en colonie, peuvent avoir des mâles et des femelles sur une même colonie on dit alors que le corail est hermaphrodite.
La fécondation qui a lieu lors de la rencontre entre la cellule reproductrice mâle et femelle peut être de deux natures : la fécondation est externe, et les spermatozoïdes vont à la rencontre des ovules en pleine eau, après avoir été éjecté par les polypes. La fécondation est interne, les polypes mâles émettent les spermatozoïdes qui sont accueillis dans un polype femelle incubateur.
Lors de la fécondation, se forme la cellule oeuf qui donne naissance à une « larve planula » qui erre quelques temps dans les courants marins avant de se laisser tomber sur le fonds. La larve se transforme alors en polype qui fixé sur un rocher devient une nouvelle colonie. La reproduction sexuée permet la propagation de coraux dans de nouveaux espaces tout en assurant un brassage génétique.
La reproduction asexuée
Le corail comme d’autres animaux, a la particularité de pouvoir de reproduire de manière asexuée, c’est-à-dire sans libérer de cellules sexuelles. Le corail se fragmente, soit à cause des perturbations naturelles (tempête, cyclone ou prédateur) ou par l’action volontaire ou involontaire de l’homme. Si le morceau fragmenté qu’on peut appeler bouture est dans un environnement favorable, il va continuer de croître et former une nouvelle colonie et renforcer ainsi localement la couverture dans les fonds marins. C’est cette particularité qui offre la possibilité aux aquariums de peupler leurs bacs sans prélever les espèces en milieu naturel.
Le corail, plante ou animal ?
Durant plusieurs siècles, la nature de cet étrange organisme, ressemblant à de petits arbres à fleurs, fixés sur des rochers au fond de la mer, a fait l’objet de nombreux débats de la part des naturalistes.
Les coraux sont en fait des petits animaux, appelés polypes, en forme de minianémone de mer qui peuvent constituer des colonies. Ces polypes fabriquent un squelette commun qui pour certaines espèces deviennent les bases fondatrices d’un récif corallien.
Les premières observations de corail ont été faites en Méditerranée, par Pline l’Ancien (1er siècle après J.C.) sur du corail rouge (celui dont on fait les bijoux). Une fois remonté en surface, le corail mourrait rapidement. C’est ainsi qu’il a été considéré comme une plante marine qui se transformait en pierre quand on la sortait de l’eau. Ce n’est qu’au milieu du 18e siècle qu’il fut reconnu comme un animal qu’on a classé dans la grande famille des animaux urticants, les Cnidaires.
Les différents coraux
Il y a des coraux solitaires, des coraux coloniaux, des constructeurs de récifs, des coraux mous, du faux corail…
Tous les coraux ne fabriquent pas un squelette calcaire, comme les coraux durs. Il existe aussi des coraux mous qui généralement grandissent plus vite… Et tous les coraux ne vivent pas proche de la surface dans les eaux chaudes tropicales certains vivent plus profonds et parfois dans les eaux froides.
Pour en savoir plus :
- Les coraux profonds des eaux froides (en anglais) par Ricardo Serrão Santos, océanographe
- Nos fiches sur le corail
Les récifs coralliens
Les récifs coralliens sont constitués d’une multitude d’espèces de coraux qui ensemble forme un écosystème, c’est-à-dire un milieu naturel très spécifique constitué de différents végétaux et animaux.
Les récifs coralliens comptent parmi les écosystèmes les plus importants et les plus complexes de la planète. Ils abritent des milliers d’espèces de poissons, mais aussi d’autres espèces animales, comme des crabes, étoiles de mer, coquillages…
Les récifs coralliens servent de refuge, de réserves alimentaires et de nurseries pour ces nombreux habitants : de la plus petite algue à de nombreux poissons et invertébrés, mais aussi aux tortues de mer et aux requins.
Pour en savoir plus :
- Les récifs coralliens par Jean Jaubert, biologiste marin et ancien directeur du Musée océanographique de Monaco
- Nos fiches sur le corail